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Auteur(s):
ADJUÉ Anonkpo Julien, KONAN Kouassi Frédéric.
N° Page : 8-21
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SÉMIOTIQUE D’UNE ‘’VILLE RISQUÉE’’
Résumé de l’article
Le design architectural des mégalopoles de ce 21e siècle est le leitmotiv des grands
chantiers de construction et de reconstruction des villes, voire des pays. C’est dans ce
contexte que la Côte d’Ivoire, au sortir de la crise postélectorale, a pris l’engagement de
faire peau neuve. Mais dans le processus de reconstruction des villes, il se trouve que
les comportements et les pratiques de la population constituent des signes du langage
ou du discours de ces villes.
Dans la présente étude, le discours de la ville est un langage des risques qui oblige à
parler de « ville risquée ». C’est pourquoi, il se pose la question de la sémiotique du
risque qui caractérise une ville comme Abidjan.
Pour répondre à cette interrogation, la présente étude vise à montrer que la dynamique
transformationnelle des villes est aussi porteuse de signes ou de langages de risques. La
méthodologie de l’étude adopte une approche qualitative basée sur la technique de
l’observation non participante, de l’étude documentaire et des entretiens pour collecter
des données. Celles-ci ont permis l’analyse et l’interprétation des résultats qui assurent
que l’objectif de cet article est atteint, c’est-à-dire qu’Abidjan en pleine mutation est
une ville risquée quand l’on considère les risques liés à l’environnement, à la santé, au
logement, à l’énergie électrique, à la morale, à la violence criminelle et au transport.
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Auteur(s):
Assonsi SOMA.
N° Page : 22-36
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VIVRE AVEC LES DÉCHETS : PRATIQUES ET RISQUES SOCIOENVIRONNEMENTAUX DANS LA VILLE DE OUAGADOUGOU AU BURKINA-FASO
Résumé de l’article
La gestion et la valorisation des déchets dans les villes ouest-africaines notamment à
Ouagadougou, constituent l’un des défis majeurs de la décennie en matière de réduction
de la vulnérabilité urbaine. Mais, les dysfonctionnements des systèmes formel et
informel de gestion engendrent une prolifération de déchets dans les espaces publics,
avec des effets induits en termes de diffusion de maladies, de pollution de l’air, des
eaux, de dévalorisation de l’image de la ville, comme l’a évoqué C. Honnet (2013, p.6).
De nos jours, la production de déchets dans la ville est estimée à 400 000 tonnes pour
une population de 2 500 000 habitants (Ministère de l’urbanisme et de l’habitat, 2018,
p.63). Ceux-ci vivent avec les déchets et sans gêne dans la maison, dans ou devant la
cour, les services, les étals de commerce, les débits de boisson ou les unités industrielles.
Et pour « s’en débarrasser », lorsque ces déchets sont jugés encombrants selon la
représentation qu’ils s’en font, les rues, les dépotoirs sauvages, les canaux et caniveaux
d’évacuation des eaux pluviales, les trames vertes ou le système de brûlage sont les
pratiques « prêt-à-porter ».
La vulnérabilité, les risques et les conséquences de telles pratiques sont sans doute
énormes et facilement perceptibles sur les plans environnemental, urbanistique,
sanitaire, social et économique (A. Soma, 2015, p. 212). A travers donc une approche
socio-spatialiste, l’étude a pour objectif principal de cerner les connaissances et les
pratiques de quelques citadins de la ville de Ouagadougou en matière de perception, de
gestion, de valorisation des déchets et de prise en compte des risques socio-sanitaires et
environnementaux. Elle part de l’hypothèse selon laquelle les déchets sont plus vus
comme des objets dévalorisant du cadre de vie dont il faut se débarrasser par tous les
moyens, mais la réalité du terrain est loin du discours tenu.
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Auteur(s):
Faloukou DOSSO.
N° Page : 37-48
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RAISON COMMUNICATIONNELLE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE EN AFRIQUE NOIRE : RISQUES À PRENDRE ET À ÉVITER
Résumé de l’article
Pour être une réalité, le développement durable doit reposer sur des piliers sûrs, des
principes fondamentaux, atteindre dix-sept (17) objectifs de développement durable des
Nations Unies et cent soixante-neuf (169) cibles (Global Compact France). En Afrique
noire, il doit, non seulement s’approprier l’efficacité économique, l’équité sociale et la
qualité environnementale autour de la solidarité, la précaution, la participation sans
omettre la question de la responsabilité, mais surtout se déployer dans les limites de la
raison communicationnelle pour atteindre les objectifs et les cibles escomptés. Le risque
à prendre et/ou à éviter ne saurait être le même partout. Une particulière sociabilisation
est nécessaire là où le risque à prendre réside dans la disposition de la raison à se placer
au plus haut degré de son déploiement. Il ne faut pas verser dans la téléologisation de la
raison oscillant entre la raison instrumentale et la raison stratégique. La raison ne doit
pas aboutir à un développement étriqué. Il faut se garder de promouvoir une civilisation
impérialiste, hégémonique. En d’autres termes, comment l’Afrique noire parviendra-telle
à un développement durable où le risque à prendre et à éviter stimule la vie
raisonnablement consensuelle ? De quel développement durable a-t-elle besoin ?
Le développement en Afrique noire ne peut être durable qu’en prenant le risque de
s’approprier le degré élevé d’expression de la raison. La raison communicationnelle, au
sens habermassien, ne peut qu’être une invite évitant de verser dans un processus
d’instrumentalisation de la société. Elle sait faire face aux questions économiques,
sociales et environnementales liées à une gestion rationnelle de la société. L’humain
doit être au centre de toute sociabilisation. Le risque à éviter, c’est celui du maintien araisonnable
de l’Afrique noire dans un sous-développement entretenu de l’intérieur
comme de l’extérieur (1). Le risque à prendre est à insérer dans la rationalisation de la
gestion de la société où la raison communicationnelle, dans une dynamique de résilience
organisationnelle, permettra au développement durable de se fixer solidement sur le
trépied (économique, social et environnemental) avec des objectifs et cibles précis à
atteindre dans l’optique de freiner toute marchandisation de l’homme et de son biotope
(2). L’expérimentation du développement durable doit être vulgarisée partout dans le
monde à partir de l’Afrique noire (3). Elle peut devenir le berceau de l’idéologie du
développement durable dépouillé de toute activité téléologique faisant ainsi, de notre
monde, l’espace approprié à toute humanisation.
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Auteur(s):
Kolo SILUÉ .
N° Page : 49-63
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LE LÉVIRAT EN ZONE RURALE Á SIRASSO : UNE PRATIQUE A RISQUE CHEZ LES POPULATIONS ANALPHABÈTES DANS UN CONTEXTE DE VIH-SIDA
Résumé de l’article
La pratique de lévirat se singularise par une forme d’union entre le frère cadet du défunt
et sa femme laissée en héritage (Topanou et alii, 2008). Ce procédé souvent forcé, vise
à assurer la continuité de la lignée du défunt. Son esprit supposé influencer encore les
rapports familiaux, oblige les siens à poursuivre les actions amorcées par ce dernier de
son vivant. Au nombre de ces actions, figure la prise en charge de la veuve et des
orphelins pour consolider l’unité familiale. Cette pratique encore d’actualité dans les
communautés rurales sénoufos de Côte d’Ivoire conduit souvent à la mort, bien que
certains conservateurs de la tradition soutiennent qu’elle reste la seule mesure de
protection sociale dont bénéficient les veuves et les orphelins. Dans un contexte des
maladies sexuellement transmissibles comme le sida, les hépatites virales, les
chlamydioses, la gonococcie, l’herpès génital et la syphilis, le lévirat constitue
aujourd’hui un risque pour les populations rurales à majorité analphabètes. À travers
une approche socio-culturelle, ce travail se propose de comprendre les déterminants de
ces attitudes afin de mieux sensibiliser les adeptes sur les effets néfastes du lévirat.
L’hypothèse principale qui fonde cette recherche stipule que la persistance de la
pratique du lévirat dans les milieux ruraux sénoufo est liée à leur état d’analphabétisme,
plongé dans des considérations ancestrales. La méthodologie de vérification de cette
hypothèse a fait appel à une enquête mixte déclinée en questionnaires et entretiens
auprès des dépositaires de la tradition et du personnel de santé, appuyés par la
documentation, afin de saisir les fondements de cette pratique. Les résultats obtenus
précisent que l’ancrage de la tradition couplée à l’analphabétisme sont à la base du
maintien du lévirat chez ces communautés. Deux théories étayent ces résultats : la
théorie de la conscientisation de Paulo Freire et l’approche du genre.
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Auteur(s):
SORO Débégnoun Marcelline, Eliane Edoun DOSSOU .
N° Page : 64-80
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GROSSESSES EN MILIEU SCOLAIRE EN CÔTE D’IVOIRE : PRATIQUES SEXUELLES, FACTEURS DE PRISE DE RISQUE ET OFFRE PUBLIQUE D’ÉDUCATION GÉNÉSIQUE
Résumé de l’article
L’objectif de cet article est de comprendre les déterminants des comportements sexuels
à risque adoptés par des jeunes filles élèves conduisant à des grossesses en milieu
scolaire ivoirien. Le phénomène des grossesses y a pris une ampleur inquiétante depuis
quelques années et figure parmi les principales causes de la sortie des filles du système
éducatif formel. Basée sur une approche d’enquêtes qualitative et quantitative menées
auprès de 447 élèves déjà mères ou enceintes à Abidjan, Bondoukou, Daloa et
Yamoussoukro, l’étude révèle que les comportements de prise de risque sexuel à
l’origine des grossesses en milieu scolaire sont alimentés par des déterminants socioéconomiques
et comportementaux. La perception des filles d’une couverture non
suffisante de leurs besoins surtout secondaires par leurs parents et la culture hédoniste
des jeunes filles, sur fond d’appâts de gains faciles motivent les logiques les prises de
risque sexuel, souvent structurées dans des relations asymétriques de pouvoir
augmentant ainsi le risque de grossesses.