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Rel@com - Revue des Sciences Humaines et Sociales - Université Alassane Ouattara

VARIATIONS DES PRATIQUES PLURILINGUES Á ZIGUINCHOR : CONTRIBUTION Á UNE RECHERCHE CONTRASTIVE SUR CENTRE ET PÉRIPHÉRIE EN SOCIOLINGUISTIQUE URBAINE

Jean Sibadioumeg DIATTA et Vieux Demba CISSOKO

Résumé

Dans cet article, nous avons essayé de passer en revue les pratiques langagières au niveau de deux espaces sociaux : le centre urbain (HLM Néma) et la périphérie (Lyndiane) avec principalement comme acteurs cibles, les jeunes. Par le biais d’une enquête ethnographique appuyée par une analyse contrastive, nous avons pu déceler un certain nombre de similitudes mais aussi de différences dans les pratiques linguistiques en œuvre. En ce qui concerne les éléments de convergence, il faut principalement citer une wolofisation généralisée. Au-delà de la prédominance du wolof, il faut admettre le dynamisme du plurilinguisme des acteurs surtout en zone périphérique, très peuplée et où la vie communautaire est la règle. Parmi les facteurs différentiateurs des pratiques linguistiques entre Lyndiane et HLM Néma, nous avons noté l’option véhiculaire en ville et celle plurilingue en périphérie. Aux HLM, le wolof reste la seule langue véhiculaire même si la présence de ma mission catholique dans cet espace habité par des cadres favorise la percée du français dans les échanges. Par contre, dans le quartier périphérique, caractérisée par son hétérogénéité ethnique, les jeunes y sont plus plurilingues avec principalement trois langues véhiculaires utilisées quotidiennement : le wolof, le diola et le manding. La vitalité sociale, culturelle et sportive de cet espace cosmopolite à travers le « Kumpo », le « kankurang », les « navétanes » propulse les langues locales exprimées à travers les chants et danses. Ces situations notées favorisent dès lors la présence de représentations entre les jeunes des deux quartiers qui sont de natures à caractériser les uns de « villageois » et les autres de « complexés ». ».

Abstract

In this paper, we have tried to review language practices in two social spaces: the urban centre (HLM Néma) and the periphery (Lyndiane) with young people as the main target actors. Through an ethnographic survey supported by a constrative analysis, we were able to identify a certain number of similarities but also differences in the linguistic practices in use. In terms of convergence, the main feature is the widespread use of Wolof. Beyond the prominence of Wolof, it is important to recognise the dynamism of the multilingualism of the actors, especially in the densely populated peripheral areas where community life is the rule. On the other hand, among the differentiating factors of linguistic practices between Lyndiane and HLM Néma, we noted the vehicular option in the city and the plurilingual option in the periphery. In the HLM, Wolof remains the only lingua franca, even if the presence of my Catholic mission in this area inhabited by managers favours the breakthrough of French in exchanges. On the other hand, in the peripheral district, characterised by its ethnic heterogeneity, young people are more multilingual with mainly three vehicular languages used daily: Wolof, Diola and Manding. The social, cultural and sporting vitality of this cosmopolitan area through « Kumpo », « kankurang » and « navétanes » propels the local languages expressed through songs and dances. These situations favour the presence of representations between the young people of the two districts, which characterise some as « villagers » and others as « complexed ».

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