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oseph Ki-ZERBO (2003, p. 8) ne disait-il pas : « Sans identité, nous sommes un objet de l’histoire, un instrument utilisé par les autres, un ustensile. » ? La question identitaire, en l’occurrence celle africaine, est une problématique qui intéresse à plus d’un titre, d’autant plus que les valeurs identitaires africaines sont en perte de vitesse, car ébranlées par l’effet de brassage interculturel et l’effet de modernité. Cet état de fait interpelle et ne laisse pas indifférents les filles et fils avertis de l’Afrique. Parmi ceuxci, figure le réalisateur burkinabè Dani KOUYATÉ. Son long métrage Soleils, un road movie, est une véritable quête identitaire. L’objectif de l’étude, c’est de mettre à contribution les outils de la pragmatique au travers de la sémiotique pour investir le discours filmique afin de mettre en évidence le dispositif discursif dont fait montre Sotigui dans ce film. Dès lors, on peut bien se demander comment le griot Sotigui procède pour soigner l’amnésie de Dokamisa. Les figures situationnelles participentelles de cette cure griotique ? Telle est la problématique qui gouverne cette étude. Étant donné que la mémoire est le siège où se grave le passé, elle est donc de ce fait un élément très fondamental pour l’identité. Et si l’on venait à perdre la mémoire, systématiquement l’identité en prend un coup. C’est là qu’intervient la cure griotique de Sotigui. Le griot Sotigui, en tant que maître de la parole, use de la puissance perlocutoire de son verbe pour agir sur Dokamisa et rétablit ainsi sa mémoire perdue. La stratégie qu’utilise Sotigui est essentiellement le dire qui a pour effet un agir sur la personne de Dokamisa ; et ce, à travers un voyage quantique à la rencontre de figures solaires, des repères de l’histoire africaine. Plus qu’une fiction, Soleils est un cours d’histoire qui nous rappelle qui nous sommes, d’où nous venons afin d’envisager notre devenir.