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Cet article explore le quotidien de gangsters des townships sud-africains qui usent et abusent de méthamphétamine (tik) pour vivre des expériences psychédéliques. Je m’interrogerais précisément sur l’altération à la réalité que procure cette drogue. En me focalisant principalement sur le gang des Americans et dans une moindre mesure des 26 et des hard livings, j’étaierai la thèse non stricto sensu d’une hallucination, mais de l’accès à ce que je qualifierais de “ métaréalisme symbolique” auquel accèdent ces jeunes délinquants (tsotsis). Je mets en évidence la dimension apocalyptique de cette expérience qui anticipe l’apocatastase (occasionnée par l’actuelle chute de la cabale), à savoir la restauration de l’ensemble des vivants, y compris les démons dans l’immanence transcendentale du township assimilable à un enfer, celui des drogues et de la criminalité au sein duquel les gangsters tentent d’atteindre un illusoire et fugace paradis. Je conclus en soulignant le rôle délétère de cette substance addictive dont je m’interroge conclusivement si elle n’est pas le signe des revers du miracle sud-africain, laissant poindre la volonté du nouvel ordre mondial de faire chuter cette tour de Babel en vertu d’une lecture vétérotestamentaire polémique des hiérarques du Nouvel Ordre Mondial.