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Le présent article s’intéresse aux formalités de base qui rendent possible la communication publique à Bafoussam au Cameroun. Cette communication est perçue comme une activité organisée dans le cadre de l’exécution d’un contrat social local. En interrogeant ses conditions fondamentales d’existence, l’analyse se focalise d’une part sur les acteurs et leurs légitimités et, d’autre part, sur ce qui garantit le fonctionnement du système de communication à l’oeuvre. L’étude s’appuie sur la théorie du contrat de communication publique qui postule, entre autres, que toute communication repose sur des normes et des acteurs légitimes qui jouent, chacun, sa partition dans une performance collective. Les faits et idées analysés ont été collectés par l’observation – directe entre mai et août 2024, indirecte entre 2020 et 2024 – et 24 entretiens avec des acteurs de la gouvernance locale triés sur le volet. Il en ressort que la communication publique à Bafoussam est animée par 05 principales parties prenantes : les exécutifs des collectivités territoriales décentralisées, les représentants de l’État, les organisations de citoyens, les chefferies traditionnelles et les organisations religieuses. Ces derniers bénéficient de cinq types de légitimités : coutumière, légale/réglementaire, administrative, politique et religieuse/divine. Malgré ces légitimités, le fonctionnement de cette communication révèle des incohérences à l’intérieur de chaque partie prenante et des conflits entre ces parties. Cela produit un désordre qui provoque une régulation sur la base du contrat social général : ce qui garantit un système structurel de communication publique locale par-delà les perturbations conjoncturelles.